Début mai, j’ai assemblé mon propre NAS afin d’avoir un matériel répondant à mon cahier des charges (cf. mon article NAS DIY à base de carte Odroid-H3). J’avais acheté à Hardkernel un boitier Type-3 en même temps que la carte Odroid-H3, qui avait l’avantage d’être sur mesure et pas cher, car résultant d’un simple assemblage de plaques PCB.

À l’usage, ce boitier s’est avéré avoir trois défauts :

  • il est laid (je sais, cette appréciation est subjective) ;
  • il n’est pas assez large et comprime les câbles SATA qui exercent sur les connecteurs des disques une forte contrainte, et les déforment ;
  • si la carte Odroid-H3 est prévue pour fonctionner sans ventilateur, il fait chaud l’été dans mon appartement et je préfère savoir mon NAS ventilé. Il est possible de brancher un ventilateur sur le boitier Type-3, mais celui-ci se place à l’extérieur, au dessus du boitier, ce qui n’arrange pas son allure.

J’ai donc décidé de concevoir un boitier moi-même, qui corrige ces défauts.

J’avais le choix entre la découpe laser et l’impression 3D, chaque technique ayant ses avantages et inconvénients. Je n’avais jamais réalisé de pièce en découpe laser et cela me titillait. D’autre part, j’avais déjà vu quelques photos de boitiers en Plexiglas plutôt réussis. Pour finir, je me doutais que j’allais devoir procéder à quelques itérations et vu la taille des pièces à produire, il était clair que la découpe laser allait me permettre d’itérer beaucoup plus vite que l’impression 3D. J’ai donc opté pour la découpe laser même si l’impression 3D n’était pas dénuée d’avantages (notamment la capacité à réaliser des pièces non planes et complexes).

Après moult cogitations, six samedis après-midis passés dans les locaux du fablab Artilect, trois prototypes et de longs échanges avec des bénévoles expérimentés (un grand merci à Fabien, Élie, Nicolas, Richard et d’autres dont j’ai oublié le prénom pour ces échanges nourrissants), qui m’ont évité certaines erreurs (et ont parfois expérimenté d’autres voies de leur côté), j’ai enfin réalisé ce boitier :

Boitier en acrylique pour NAS DIY basé sur une carte Odroid-H3

Découpé dans une plaque de Plexiglas translucide de 3 mm d’épaisseur, il a une largeur de 160 mm, une profondeur de 116 mm et une hauteur de 122 mm, pour un volume de 2,26 litres (tout cela hors têtes des boulons).

Sa découpe prend environ 23 minutes sur une machine Epilog Helix 24/18 (35 Watts) paramétrée ainsi :

  • Gravure :
    • Vitesse : 50 %
    • Puissance : 50 %
  • Découpe :
    • Vitesse : 10 %
    • Puissance : 100 %
    • Fréquence : 500 Hz

En supprimant le QR Code qui fournit l’url du projet sur ma forge, on gagne 3 minutes. Par contre, augmenter la vitesse est une mauvaise idée ; j’ai fait un essai en la poussant à 14 %, il s’est soldé par un échec.

J’ai réalisé le plan du boitier avec Inkscape. Les personnes habituées à la découpe laser ne seront pas surprises, les traits de découpe, en rouge, ont une épaisseur de 0,001 mm. Trop fins, la plupart des outils de visualisation de fichiers SVG ne les rendent pas à l’écran. Inkscape fait de même par défaut, mais on y remédie en sélectionnant l’entrée « Affichage » du menu principal, puis l’entrée « Mode d’affichage », puis le mode « Traits fins visibles ». On obtient alors le rendu suivant :

Plans du boitier pour NAS DIY

Voici les pièces nécessaires pour réaliser ce boitier :

  • 1 plaque de Plexiglas de 3 mm d’épaisseur et d’une taille minimale de 556x247 mm, ces dimensions incluant une marge de 5 mm de chaque côté
  • 8 supports de fixation cubiques de 10 mm de côté, avec un filetage pour boulon M3 au centre de chaque face
  • 4 entretoises de 40 mm, mâle/femelle, avec filetage M3
  • 4 entretoises de 10 mm, femelle/femelle, avec filetage M3
  • 32 boulons M3 d’une longueur de 6 mm hors tête

La carte et les autres fournitures électroniques sont listées dans mon précédent article, hormis le ventilateur. J’ai opté pour un Be Quiet! Pure Wings 2 PWM de 92mm, réputé silencieux.

Bien évidemment, j’ai publié les plans de ce boitier sous licence libre – Creative Commons Attribution 4.0 – sur Thingiverse. Ils sont aussi disponibles, avec des instructions de montage, sur ma forge personnelle.

N’hésitez pas à me faire part de votre avis et de vos critiques.