Bien gérer son projet libre, que faire au-delà du code ?
J’ai donné ce weekend une conférence dans le cadre de l’édition 2024 de Capitole du Libre, dont le titre était :
« Bien gérer son projet libre, que faire au-delà du code ? »
Pourquoi cette conférence ? Au-delà de ma passion pour le logiciel libre et de mon implication dans son écosystème, au sein duquel j’alterne les rôles d’observateur, d’utilisateur, de contributeur et d’animateur, mon métier m’amène à m’intéresser à beaucoup de projets libres. On me demande d’identifier leur licence, d’évaluer leur vitalité, de donner un avis sur leur maturité, leur viabilité ou leur adéquation à un besoin précis. On me demande parfois un véritable audit. J’ai constaté au fil des ans que de nombreux projets négligent moult questions d’ordres juridique, social, et parfois même technique, auxquelles il est pourtant nécessaire d’apporter une réponse si l’on souhaite que les personnes qui découvrent l’outil, l’adoptent durablement et s’impliquent dans le projet. Dit plus brutalement, par négligence ou ignorance, les mainteneurs jouent contre leur projet et font qu’il est bien improbable qu’il rencontre un jour le succès.
Souvent, en cherchant bien au fond du dépôt ou du site web, en contactant les
mainteneurs, en posant des questions, on obtient l’information qu’on cherchait
et qui aurait dû être mise en évidence sur la page d’accueil du site ou dans
le fichier README
du dépôt Git. Parfois, je dois ouvrir un ticket pour
signaler que la licence de l’outil n’apparait nulle part. Il arrive alors que
les mainteneurs m’avouent leur ignorance du sujet et que je les aide à choisir
de manière éclairée la licence de leur outil. Si je fais ces efforts, c’est
parce qu’on me demande des réponses et parce que je suis sensible à ces
questions. Mais combien de personnes font de même ?
Cette conférence a donc pour but de sensibiliser les mainteneurs des projets à tout ce qu’ils doivent faire pour créer un cadre de collaboration attractif et accueillant, qui favorise l’émergence et la vitalité d’une communauté d’utilisateurs et de contributeurs. Car c’est à l’aune de sa communauté que l’on évalue le succès d’un projet libre, non à la qualité de son code, même si celle-ci participe à l’opinion qu’on se fait d’un logiciel.
Le sujet me tient à cœur. Je l’avais déjà présenté début 2022, dans le cadre d’un atelier C++ de Toulibre. Si mon propos n’a pas changé sur le fond, pour Capitole du Libre, j’ai revu le support et mieux articulé mes idées, en espérant mieux sensibiliser et convaincre.
Ma conférence a été enregistrée, vous pouvez la regarder sur l’instance Peertube de Capitole du Libre. Vous verrez que j’aurais dû gérer un peu mieux mon temps, cela m’aurait évité de dérouler les dernières planches au triple galop. :/
Vous pouvez aussi télécharger le support de la conférence aux formats LibreOffice Impress et PDF (pas idéal dans le cas présent, car il ne tient pas compte des animations et de l’affichage séquencé des éléments). Je l’ai placé sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International (CC By 4.0).
Je remercie par ailleurs Marie-Odile Morandi, du groupe Transcriptions de l’April, pour sa retranscription de ma conférence, publiée sur le site Libre à lire !.
J’adresse mes chaleureux remerciements à l’équipe de Capitole du Libre pour avoir retenu ma proposition de conférence et, au-delà, pour l’organisation de ce magnifique weekend annuel, qui permet à 1 200 adeptes du libre ou simples curieux de se rencontrer, de se retrouver et de découvrir de nouveaux projets, dans une ambiance détendue et bienveillante.